Arthy était accoudé à la fenêtre de sa chambre comme il aimaient le faire du haut de ses dix ans avec son visage d'ange et ses cheveux en bataille. Il regardait l'énorme voiture noire qui venait de se garer devant chez lui. Elle était bien trop belle pour appartenir à quelqu'un du vieux quartier. Car ici les maisons tombent en ruine et les familles à l'intérieur n'arrivaient à survivre qu'à l'aide sociale et quelques petits boulots à droite et à gauche. Il n'y avait pas eu de miracle pour eux non plus, le doyen Mclanahan avait perdu son emploie en 1995 et passait maintenant son temps affalé dans son fauteuil à cuvé sa bière. Il avait bien deux frères, Nathan et Ruther, mais depuis leurs majorités ils avaient tout les deux disparus de la circulation. Le petit dernier de la famille se retrouvait donc avec sa mère, la seule qui arrivait à faire vivre la famille. Elle avait été couturière dans une échoppe jusqu'à que celle-ci ferme, depuis elle faisait des reprises et recousait tout ce qu'on lui apportait.
Un homme aux cheveux grisonnants s'échappa de la grosse Mercedes noire. Il entra sans plus attendre et Arthur se faufila jusqu'à l'escalier pour mieux le voir. L'inconnu proche de la trentaine était égalant et avait tout du charme typiquement anglais dans son costume coupé court. Meredtih Mclanahan arriva aussitôt avec une tasse de thé, sans vraiment lui sourire mais sans aucune peur sur son visage. Pour tout dire, la mère avait arrêté de sourire depuis maintenant quatre ans, sa vie ne ressemblait plus à rien et pourtant on sentait dans son regard qu'elle voulait s'en sortir.
«
Voici, ce n'est pas grand chose mais au moins il est chaud...
- C'est très gentil à vous, je suis vraiment confus de passer sans prévenir mais je pense encore avoir besoin de mains vos expertes ! J'espère que cela ne va pas déranger votre petite famille ? »
Meredith regarda au fond du salon, son époux déjà endormi, la bière à la main à quatre heures de l'après midi. Elle répondit par un signe de la tête et l'homme lui sourit à nouveau. Ils montèrent par l'escalier et Jupiter alla se cacher dans sa chambre. Ils les suivirent du regard jusqu'à qu'ils disparaissent derrière une porte.
C'était toujours ainsi surtout en semaine, elle avait son atelier à l'étage et normalement elle envoyait toujours son enfant jouer dans le jardin mais aujourd'hui elle était préoccupée, peut être pour cela qu'elle ne souriait pas. Les créanciers étaient encore sur leurs dos, même la petite combine pour que cela soit leurs enfants qui ouvrent la porte n'arrivaient plus à attendrir leurs cœurs. Pourtant Meredith espérait un avenir meilleur pour son fils, et elle essayait de mettre 30 £ de côté chaque semaine pour ses études. Mais le vieux Jack Mclanahan n'était pas uniquement bon pour vider les bouteilles, il savait trouver les cachettes et avait pillé les économies un samedi matin pour les miser aux courses.
Un bruit attira l'attention du garçon, une bagarre sourde s'échappa de la chambre face à lui. Un crissement puis un hurlement étouffé piqua au vif les sens du chérubin. Il alla aussitôt au près de son père mais il n'arriva pas à le décrocher de son état léthargique. Arthur le secoua alors que la clameur au dessus d'eux fut plus violent. Il monta quatre à quatre les marches jusqu'à la chambre de sa mère. La porte de celle-ci était ouverte et il découvrit sa mère à moitié dénudée entres les draps blancs qui cachait ce qu'un garçon de son âge ne devrait voir. L'homme distingué avait perdu de son aura, la chemise ouverte avec le torse luisant et son pantalon sur ses genoux. L'adulte remarqua l'entrée du jeune Mclahanan mais ne prononça aucun mot. Il remonta juste son pantalon qu'il reboutonna. Puis il fouilla dans sa poche et en sortit une liasse de billet qu'il jeta sur le bord du lit.
«
T''inquiètes pas, ta maman va bien ? Mais il faut que tu la laisses se reposer maintenant, d'accord ? »
L'homme aux cheveux grisonnants s'agenouilla devant Arthy et passa une main dans ses cheveux avant de disparaître. Meredith pouvait voir le visage interrogateur de son fils, mais elle n'avait aucune réponse à lui donner. Ils restèrent à s'observer pendant un moment qui sembla durer une éternité.
POST 2 ;; Ma première rencontre avec un vampire - Citation :
<< Allez Chéri, baisse ton pantalon et laisse moi m'occuper du reste ! >>
( !) Propos pouvant choquer
Arthur était un homme depuis maintenant fort longtemps, d'une manière d'abord financière et surtout en trouvant la force de quitter le cocon familial. Il n'y avait plus grande chose à y espérer d'ailleurs. Le vieux patriarche était mort en 2005 d'un cancer avancé mettant les pauvres économies familiales dans le rouge. Meredith n'avait jamais supporté le départ de son époux et la perte de la maison. Arthy avait été obligé de la placer dans un centre ou comme il l'appelle, un mouroir. Et, le voilà sonnant à une porte à quatre heures du matin, une caisse de bière sous les bras. Il était livreur pour ce soir, c'était mieux que finir sur la 14ème à finir à genoux entre deux ruelles.
Une femme superbe, très peu vêtue lui ouvrit avec un regard absent. Il connaissait bien ce regard, car il l'avait vu si souvent dans les yeux de sa mère, qu'il comprit aussitôt où il était arrivé. La femme proche de la trentaine, était de ses belles brunes exotiques à la peau douce et au saveur fruité. Le garçon attendait qu'on l'invite à entrer mais elle restait là à l'observer. Il vit passer un petit couple complètement nue en arrière fond qui se courrait après. Il tendit les bières pensant que la belle plante ne souhaitait pas le faire entrer.
<<
Tu es bien jeune pour faire des livraisons si tard le soir mon beau !
- Si vous saviez ce qu'un garçon de mon âge est près à faire pour 20 livres, de nos jours !
- C'est pas faux. >>
Ils se sourirent alors qu'elle remettait son corsé en place, découvrant aux yeux du dernier Mclanahan une énorme morsure au niveau du téton. Elle l'invita donc à rentrer pour déposer les bières dans le frigo. On n'épiloguera pas ce qu'il vit en passant. C'était une orgie de corps et de plaisirs à chaque coup d'œil. Il n'y avait rien de choquant pour le livreur mais il évitait en général ce genre d'endroit. Car les personnes y jouaient parfois sans respecter quelques règles simples. Jupiter avait beau être libéré, il pratiquait toujours de manière protéger quelque soit la situation. Et c'était plus facile avec un partenaire à la fois que lorsque qu'un groupe de vingt personnes se livrent à des ébats sauvages.
<<
La cuisine est au fond ! Tu es plutôt mignon, si tu baisses ton pantalon, je m'occupe du reste si tu veux ?
- Normalement je dis jamais non ! Mais là j'en encore des livraisons à faire, désolé ! >>
Il était à sec ce mois-ci, comme d'habitude et ne pouvait se permettre de perdre un seul centime. Il avait rien de glorieux dans la vie d'Arthur, il vivait dans une Dodge Challenger de 1970 qu'il avait retapé lui même. Il l'avait eu pour presque rien auprès d'un vieux cascadeur homosexuel toujours en manque d'affection. Non, il n'était pas à la rue, il avait bien l'appartement de son frère Nathan. Ils s'étaient retrouvés à la mort de leurs vieux. Nathan, lui avait pas mal réussit et avait ouvert une petite boutique dans le nord de la ville. Mais Jupiter était comme cela, il n'aimait pas s'imposer, il aimait vivre sous ses propres lois et envies.
La débrouille était devenu pour lui, comme une seconde nature. Il y avait rien qui pouvait le choquer, jusqu'à ce soir. Il entra dans la large cuisine américaine, avec une large table qui était occupé par une croupe sans sous-vêtements. Un homme taillé en v et aux bras comme des soupapes de Chevrolet se tenait au dessus du fessier féminin. Il la maintenait contre la table et sa bouche était collé à sa gorge. Malgré le bruit de succion et la scène plus que torride, le livreur s'apprêta à déposer les bouteilles dans un coin. Quand l'homme se cambra comme un mamba noir au dessus du corps féminin. Un filet de sang s'écoulait de la bouche du balèze et Arthy nota tout de suite qu'il n'était pas humain. Les dents pointus et les yeux rouges aidèrent à faire le lien et la jeune femme complètement nue se releva comme si de rien n'était.
L'homme au crâne rasé s'agita devant le garçon, comme s'il ne savait pas ce qu'il allait faire de lui. Il avait vu des choses louches dans sa courte vie mais là c'était le pompon. Alors les rumeurs étaient vraies ?
<<
Tout est cool pour moi ! Je suis juste livreur...Je livre et je dégage...
- Hey ! Petit mec ! Qui t'a dit de parler ?
- ....
- Bien ! Tu apprends vite ! Mais...Tu sens bizarre ??
- Oui ! Peut être mon nouveau déo, je sais pas ! Je peux y aller ?
- Je sens différents parfums...c'est pas jolie tout cela. Tu manges à tout les râteliers, on dirait !
- Si vous le dites ! On dit que je suis pas normal !
- Ouais ! On dit cela de moi aussi... >>
Le balèze sourit montrant ses dents pointus et posa une main sur l'épaule de Jupiter qui pensa que son cœur allait le lâcher. Il quitta la maison sur les rotules mais vivant, c'était peut être le plus important.