Once Upon A time... - Jasper S. PV'

Jasper était chez lui, dans son loft immense donnant sur Van Black Street, le soleil s'était couché depuis plusieurs déja mais notre ami n'était pas décidé à sortir pour le moment. Sortant tranquillement de son sommeil forcé, il s'était alors habillé de frais, bien que les vampires n'avaient pas vraiment besoin de se changer puisqu'ils ne transpirent pas, avec un pantalon de costume noir sobre, une chemise assortie qu'il ne ferma pas de sa cravatte habituelle.
Il était de repos ce soir, le travail n'appellerait pas et il pourrait enfin profiter de son temps libre. Il avait enchainé les soirées à son bureau pour accueillir les nouveaux modèles allemands qu'il avait commandé 2 mois plus tôt. Organiser les entrées aux douanes, les transports et les transferts d'argent au plus vite était un principe qui avait fait son succès de par toute l'Europe. En effet ses affaires s'étendaient dans toute l'Europe et son entreprise était devenue ultra-connue, sa quotte en bourse était au plus haut et ne chuttait pas d'un centime. Mais ne parlons plus boulot.
Jasper s'était ouvert une bouteille de Tru Blood A+, et la sirottait tranquillement assis sur le rebord de la fenêtre. Il regardait les rares personnes encore debout en cette heure tardive, marcher dans la rue pour se rendre on ne sait où. Certains pressés et seuls, d'autres en groupes ou en couples, marchant à différents rythmes et faisant plus ou moins de bruit suivant leur niveau d'alcool dans le sang. Sang chaud et imbibé d'alccol qui bouillonait dans leurs veines... Il détourna ses pensées de cette voie pour en revenir à sa bouteille de TB qui se finissait. Il était repus pour la soirée. Le temps lui parrut correct et adéquate pour une sortie, il ne fit pas sonner son major-d'homme et enfilla une veste et une paire de chaussures noires avant de sortir.

Il descendit donc dans l'avenue et se retrouva dans le froid de la nuit. Il remonta son col de veste plus pour le style que par réel soucis de protection. En effet le froid du vent qui fouettait les gens normaux n'avait pas d'effet sur sa peau habituellement glacée. Il se dirigea machinalement vers le Sud... route qui menait au Lac situé à quelques kilomètres de son loft. Il avançait d'un pas nochalant, à la limite de la suffisance. Les gens se retournaient sur son passage et nottement les filles. Il dégageait toujorus cette aura, ce charme mystèrieux qui faisait de lui ce qu'il était. Alors que le rue était enfin déserte, Jasper accelera le rythme et passa en vitesse vampirique de façon à atteindre le lac au plus vite.

Le lac; une large étendue d'eau, calme et paisible, un petit îlot se trouvait en son centre. Entourré d'arbres, le coin était très romantique pour les humains. Ils aimaient venir s'y promener. En toute heure et en tout temps. La présence vampire était intense par ici. Certains comme lui, étaient ici pour profiter du panorama et se promener; mais d'autres, venaient ici pour se nourrir. Parfait terrain de chasse, les vampires y trouvaient un vrai buffet à volonté car même si les humains sont conscients du danger que l'endroit représente, ils viennent parfois meme par curiosité pour voir s'ils aperçoivent un vampire en plein acte. Pure folie. Un vampire ne laisse pas un témoin vivant. Une boursaque vint déplacer une mèche de cheveux de Jasper et la plaça juste devant ses yeux, il la remit là où il l'avait coiffé d'un geste précis de ses doigts fins. Il remit ses mains dans ses poches et s'arrêta sur le bord du lac pour observer le reflet de la lune sur les eaux tranquilles. Quand il sentit une présence particulière. Une présence douce et juvénile, une présence folle et tendre, un présence qu'il avait longuement cottoyée par le passé. Cette présence, ou cette aura, appelée là comme bon vous semble, lui remémora bon nombre de choses. Son passé de chasseur et de profiteur en France. Les fêtes interminables où se mêlaient orgies et éfusions de sang. Cette aura était celle d'une jeune fille qu'il appréciait beaucoup fut un temps, mais pour les vampires, les sentiments ne se tarrissent pas avec le temps. Il l'a ressentit immédiatement, il l'a reconnut et il se mit à courrir dans sa direction. Il ressentit qu'elle était en chasse.

*Raah, elle n'a pas changé.* Pensa-t-il.

Il redoubla de vitesse et c'est alors, au détour d'un fourré qu'il l'apperçut, elle allait se nourrir d'une pauvre petite fille perdue en cette heure tardive. Et alors qu'elle allait mordre, il se jeta sur elle au dernier instant.
Il se retrouva allongé sur elle, les deux mains posées sur l'herbe de chaque côtés de sa tête. Sa longue cheveulure blonde donnait l'impression de briller avec le reflet de la lune. Ses yeux bleux toujours aussi magnifiques avaient la couleur du ciel de plein été. Sa peau blanche, pâle et laiteuse était toujours la même qu'à l'époque. Et alors qu'il se préparait à la poussée d'aggressivité qu'il sentit monter en elle, sa main douce et fraiche vint se poser sur sa joue. Une caresse légère et agréable qui fit remonter des choses insoupsonnées. Dans un murmure elle prononça son nom. Et si son coeur pouvait encore battre, il serait à la vitesse maximum. Il dit son nom à son tour dans un souffle:

"Jaillen..."

Puis après quelques secondes à avoir observer son visage angélique, il se releva et lui tendit la main pour l'aider à faire de même. Il remit sa veste en place et regarda si la fillette s'était bel et bien sauvé. Tout était OK, il pouvait enfin savourer cette agréable rencontre.
De son regard sombre, il l'osculta de bas en haut, il constata qu'elle était toujours aussi belle, normal puisqu'un vampire ne change plus après transformation.

Cette retrouvaille commençait de la plus douce et agréable des façons. Jaillen n’avait pas changée, hormis sont style vestimentaire, disons qu’elle s’était accommodée aux goûts du jour. Sa blondeur allait tout à fait avec son teint de marbre blanc qui ferait pâlir d’envie les anges eux-mêmes. Elle porta sa main, fraiche et douce à la joue de Jasper pour y déposer une caresse qui a éveillé en lui des souvenirs passés mais tellement bons. Puis, portée dans son élan de compassion, elle vint poser son front blanc recouvert par sa frange à la mode, sur son torse dur et sombre qui contrastait totalement avec la jeune fille fragile et pure d’apparence. Et alors qu’elle lui posait toutes ces questions, il se mit à réfléchir au pourquoi du comment il était partit à l’époque. Etait-ce pour elle ? Pour Purdey ? Pour Marine ? Pour toutes à la fois ? Mais il sentait au fond de lui qu’aucune de ces réponses n’était la bonne. Il avait tout simplement envie de changement, de changer sa façon d’être, de devenir peut-être meilleur. Et il avait, toujours à l’époque, le sentiment que ce qui le rattachait ici ne lui permettrait pas de changer. Alors il était partit du jour au lendemain sans rien dire à personne. Pas même à sa pauvre petite Jaillen…

Il s’était tût jusqu’ici puis il prit la parole après qu’elle ait dit « qu’il n’avait pas le droit de lui faire cela » :

« Jai’ ne t’inquiètes pas, ne t’en fais plus. Je suis là maintenant. Si tu veux savoir pourquoi je suis parti, eh bien c’est une longue histoire. Mais je veux bien te la raconter, seulement peut-être pas ce soir. » Il s’était exprimé d’une voix douce, suave et grave, légèrement éraillée qui ajoutait du charme à la situation.

Il vint poser sa main droite sur l’arrière de la tête de la jeune blondinette, et mit l’autre sur le haut de son dos. Elle tremblotait, non pas de froid mais peut-être d’énervement, ou d’excitation, ou encore parce qu’elle avait manqué une proie facile et juteuse. Ou peut-être était-ce un peu des trois. Il la pressa contre lui un peu plus comme s’il voulait parvenir à maîtriser ses tremblements mais c’est alors qu’elle se recula soudainement de lui. Ses yeux affichaient un regard totalement différent, la tendresse et l’étincelle qu’il avait aperçu en leur sein avait disparut pour laisser place à une haine sans nom, une grande tristesse aussi, et enfin le voile de la trahison.

Jaillen ; Dis moi que je rêve Jasper ? Tu ne sens pas cette odeur infecte de faux sang ? Jasper ! Comment ... comment oses-tu trahir ainsi ton identité ?

Aïe… Comment allait-il lui expliquer qu’il était devenu depuis 1929 un partisan de cette boisson synthétique qui rendait le sang obsolète et par là même, l’esprit de la chasse du vampire. Pour Jaillen, cet aspect de la nourriture avait toujours été primordial : « une bonne chasse ouvre d’autant plus l’appétit. » Tel était son slogan avant de devenir un de ces vampires Libéraux, ainsi appelés parce qu’ils se sont libérés du besoin du sang et désirent ainsi vivre tranquillement parmi les humains. Elle n’accepterait pas cette « trahison » comme elle le disait si bien. Pour elle qui n’avait vécu que pour la chasse et le plaisir que procure la frénésie du sang, il était inconcevable que l’on puisse s’adapter à cette boisson vitaminée : « ce faux sang ». Et pourtant il allait falloir lui avouer, et elle devrait l’accepter ou bien ils se sépareraient de nouveau et cette fois pour l’éternité.
Jasper pensa à une façon douce et détournée de lui avouer, puis il prit enfin la parole et dû affronter les yeux écarquillés de la vampire.

« En effet Jai’, je me nourris de Tru Blood. J’ai arrêté les chasses il y plus de 90 ans aujourd’hui. Lorsque je suis partis c’était en fait parce qu’au fond de moi j’ai toujours voulus changer ma façon d’être. Et cette vie de prédateur toujours à l’affût d’une nouvelle proie, la vider pour le plaisir et la satisfaction éphémère que cela apporte… Cette vie là ne me convenait plus. Je ne supportais plus ce rythme. Et je suis désolé de te voir chagrinée, j’ aurais préféré pouvoir te l’apprendre autrement, d’une manière moins conflictuelle, mais j’ai compris en te voyant à la limite de tuer cette gamine que tu n’accepterais pas celui que j’étais aujourd’hui. Et si tu veux savoir, le TB est tout à fait buvable… après les 10 premières années tu ne fais plus la différence. » Il finit sur le ton de la rigolade, il espérait ainsi détendre l’atmosphère qui s’était tout à coup chargée de négativité.

Mais il se reprit voyant la jeune fille au bord des larmes de sang :

« Mais sache que je suis toujours le même. C’est la seule et unique chose qui a changé chez moi. Allons… Viens… Approche… Marchons un peu et discutons en si tu veux ? »

Il s’était tourné de ¾ vers l’autre coté comme pour lui faire signe de le suivre. Il posa sur elle un regard bienveillant, ses yeux sombres fixèrent les pupilles dilatées par la colère de la jeune fille. Puis il attendit de voir comment elle réagirait.

Jaillen qui quelques minutes plus tôt était prête à exploser de fureur s'était tout à coup calmée pour se cramponer à la main tendue de Jasper comme si elle craignait qu'il pouvait s'enfuir une nouvelle fois. Les vampires ne soupsonnent pas leur force, surtout quand c'est une jeune fille troublée et en proie à ses peurs les plus enfouies... Jasper sentait ses os craqués sous la pression qu'elle infligeait à sa pauvre main. Enfin, "pauvre main", tout est relatif puisque cette main était celle d'un vampire. Il ne ressentait pas la douleur qu'elle lui infligeait involontairement et elle ne semblait pas vouloir le relâcher. Paradoxalement à sa taille menue et toute fine, elle avait une grande force, relative à la durée de son existance. En effet, plus un vampire est âgé, plus il est doué. Doué de force, d'habileté, d'agilité et de vitesse. Son charisme et ses charmes sont tout autant développés. Elle semblait troublée et attristée, les raisons étaient encore floues pour Jasper mais cela semblait la rassurer et il ne cherchait pas à dégager sa main de son emprise. Il la guida donc sur le chemin qu'il lui avait montré.
Elle lui expliqua qu'elle s'était retrouvée toute seule après son départ car son amant et créateur, Rafaël, le même type qui l'avait toujours empêché d'être avec elle l'avait quitté lâchement pour une raison qui lui était inconnue. Elle avait dû passer son temps à chercher un nouveau compagnon ou un groupe pour la chasse... Se retrouver seule à son âge et dans son état psychique à l'époque avait dû être difficile pour elle. Elle a toujours été entourée depuis sa création et ne s'est jamais retrouvée seule. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui ils s'étaient retrouvés. Comme autrefois, au bon vieux temps et comme pour ponctuer le tout, son esprit s'embala lorsqu'elle l'appela par son surnom de l'époque: Jazz.

Ils avancèrent tranquillement main dans la main sur un petit sentier tracé par les pas d'autres couples qui devaient surement empreinter ce chemin. L'endroit est romantique, le croissant de lune brille à travers les nuages qui semblent s'écarter pour la laisser briller de tout son éclat, le lac est calme et reflette le paysage en sens inverse, on était comme face à une carte postale géante.
Il prit la parole après quelques pas silencieux:

Jasper; Alors, qu'est ce que tu as fais depuis tout ce temps? Tu es restée à Paris? Tu as... rencontré quelqu'un d'autre?

Puis elle prononça la question fatidique: S'il avait revu Rafaël...
Bon sang ce qu'il aurait aimé le revoir juste pour lui mettre une bonne raclée. Il ne l'avait jamais aimé et surment aidés par la jalousie, ses sentiments d'animosité à son encontre étaient des plus virulents. Il a plusieurs fois été tenté par lui coller un bon coup de poing dans la figure mais il s'était retenu pour Jaillen, pour ne pas lui faire de peine. Et peut-être aussi pour éviter de se voir évincer dans le choix qu'elle aurait eu à faire entre les deux hommes qui l'entouraient. Il avait peur de se voir rejeté.
Il revint à la situation et lui dit alors:

Jasper; Non je ne l'ai jamais revus. Je suis partis en Espagne tout de suite après avoir quitté Paris. Alors à moins qu'il n'y soit passé... Et puis cela vaut mieux pour lui que nos routes ne se soient pas recroisées.

Il partit d'un petit rire pour alléger ses propos et tenter de faire sourire la jeune fille qui n'avait pas quitté son air troublé depuis plusieurs minutes.

Jasper; Tu ne voudrais pas me faire un sourire? Ce petit sourire dont tu as le secret. Tu es tellement plus jolie souriante et rayonante. Allez pour me faire plaisir.

Il s'arreta et se mit face à elle, il attrapa son autre main et vint tendrement y déposer un baiser. Ses lèvres froides rencontrèrent la peau blanche et glacée de la jeune fille.