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« Faites silence, votre chien est mort. »

Silence. Silence, tous, votre chien est mort. Vos projets ont échoué. Tu me vois, petite? Non? Moi non plus. Je suis pourtant là ; seyant en ce fauteuil couleur de sang, plus rigide encore que son dur dossier de bois franc. Tu souhaiterais me voir, si tu pouvais? Non. Passe ton chemin. Vas t'en. Cours, cours alors que tu le peux encore, fuis le plus loin possible, avant qu'il soit trop tard. Tu n'es pas en sûreté, personne ne l'est. Eux, ils sont là, ils ne repartiront pas. Vas t'en, petite fille aux ailes brisées. Ramasse cette poupée que tu as laissée au sol, cette vieille poupée de chiffon à laquelle tu t'étais pourtant tellement attachée... Fuis pour ta vie, avant qu'Elles ne se manifestent. Elles n'ont pas à revenir. Elles sont toujours là. Toujours, toujours là, et monte le soleil et descend la lune, elles sont là, constamment, toujours avec moi. Je hurle contre elles, elles ne me quittent jamais. Mes yeux illuminés fixent les étoiles, si froides, si seules, comme des moucherons lumineux emgommés dans un papier tue-mouche couleur d'encre. Et soudain, soudain, je suis heureux de n'être point seul, de ne pas être l'une de ces lucioles qui viennent se coller au papier tue-mouche. Si brillantes, si brillantes, si belles...